Comment l’IA oblige à repenser l’essence du travail

Comme ‘expliquait notre article https://evalir.fr/les-transformations-induites-par-le-systeme-ia/   écrit à partir d’un article de la Harvard Business Review France  l’IA est en train de redéfinir l’essence même du travail, en automatisant des tâches autrefois réservées aux humains et en créant de nouveaux métiers qui requièrent des compétences différentes. La plupart des acteurs politiques en France semblent sous-estimer l’ampleur de ces changements, et les médias sont loin de jouer leur rôle de compréhension et d’aiguillon qu’ils pourraient saisir..

Qui, quand et comment va faire face aux changements annoncés ?

• Qui ? La responsabilité est collective. Elle incombe aux gouvernements, aux entreprises, aux institutions éducatives et à la société civile, aux médias et journalistes. Chaque partie prenante a un rôle crucial à jouer pour naviguer à travers cette transition.
• Quand ? Immédiatement. Les effets de l’IA se font déjà sentir, et plus nous attendons, plus l’écart se creuse entre les besoins du marché du travail et les compétences disponibles… et ce n’est pas la seule conséquence.
• Comment ?
  • Politiques publiques proactives : Les gouvernements doivent mettre en place des stratégies nationales pour l’IA, investir dans la recherche et le développement, et adapter les réglementations pour protéger les travailleurs tout en favorisant l’innovation.
  • Formation et éducation : Réformer les systèmes éducatifs, dont la formation permanente, pour inclure des compétences numériques et favoriser l’apprentissage tout au long de la vie pour permettre aux travailleurs de s’adapter.
  • Dialogue social : Encourager la collaboration entre les employeurs, les employés et les syndicats pour trouver des solutions équilibrées.
  • Éthique et réglementation : Développer des cadres éthiques pour l’utilisation de l’IA afin de garantir qu’elle profite à tous sans exacerber les inégalités.

Comment faut-il poser le problème ? Il est essentiel de poser le problème de manière systémique :

• Identifier particulièrement les secteurs à risque (à opportunité) : Cartographier les emplois susceptibles d’être automatisés et ceux qui émergent.
• Comprendre les impacts sociaux : Analyser comment l’IA affecte non seulement l’économie, mais aussi la société en termes de bien-être, de cohésion sociale et d’équité, voir de sens.
• Définir une vision à long terme : Plutôt que de réagir aux changements, anticiper et planifier pour un futur où l’IA et les humains coexistent de manière dynamique, proactive, harmonieuse.
• Inclure toutes les voix : Associer les citoyens au débat pour s’assurer que les solutions proposées répondent aux besoins réels de la population. C’est une opportunité d’expansion de la démocratie !

Est-ce que c’est l’IA elle-même qui va le résoudre ?  Evidemment, l‘IA peut être un outil pour aider à résoudre certains défis qu’elle pose, par exemple :

• Analyse de données : Aider à prévoir les tendances du marché du travail et à identifier les compétences nécessaires à l’avenir. Voire à réfléchir sur les problématiques complexes.
• Personnalisation de l’éducation : Offrir des programmes de formation adaptés aux besoins individuels grâce à des plateformes d’apprentissage intelligent, et des humains engagés.
• Optimisation des processus : Améliorer l’efficacité des services publics et des entreprises, libérant ainsi du temps (et de l’argent !) pour se concentrer sur des questions stratégiques.

Mais… l’IA ne peut pas remplacer la nécessité d’une action humaine consciente et réfléchie. Les décisions politiques, les considérations éthiques et les valeurs sociétales peuvent guider la manière dont nous intégrons l’IA dans nos vies. Comment ? Avec qui ?

Il est impératif que les acteurs politiques prennent conscience de ces enjeux et agissent de concert avec les autres parties prenantes pour construire un avenir du travail qui soit inclusif, durable et bénéfique pour tous.
L’IA est un outil puissant, mais c’est à nous de décider comment la concevoir, et comment l’utiliser pour le bien commun.
Une vision globale, systémique, humaniste, est le chantier qu’il nous reste à mettre en œuvre.