Dans l’univers décrit par David Colon dans son ouvrage « La guerre de l’information », « Les Etats à la conquête de nos esprits », (ouvrage que nous présentons ici) une réalité troublante se dessine, où la dépendance hypnotique et onirique engendrée par des applications comme TikTok devient un instrument de pouvoir et de contrôle.
Imaginez une société où les écrans sont omniprésents, des écrans qui scintillent avec une séduction irrésistible, émettant une lumière douce et hypnotique. Au cœur de cette société, TikTok règne en maître, non seulement comme une simple application, mais comme un portail vers un monde onirique où la réalité et la fiction se confondent.
Les utilisateurs, jeunes et moins jeunes, se retrouvent captivés, les yeux rivés sur des cascades infinies de vidéos. Ces séquences courtes, vibrantes et addictives, ne sont pas de simples divertissements. Elles sont conçues avec une précision algorithmique pour capturer l’attention, pour maintenir les utilisateurs dans un état de transe quasi hypnotique. Cette dépendance n’est pas un accident, mais un design méticuleusement élaboré.
Dans ce monde, TikTok devient un outil puissant entre les mains des États et des entités cachées, exploitant la vulnérabilité humaine pour manipuler, pour modeler les esprits et même, dans les cas les plus sombres, pour contrôler les actions. La frontière entre la suggestion subtile et le contrôle ouvert devient floue. Les vidéos deviennent des véhicules de propagande, de désinformation, ou même de manipulation psychologique directe.
Les utilisateurs, plongés dans un rêve éveillé, perdent progressivement la capacité de distinguer entre leurs propres pensées et les idées implantées. Les gouvernements, les corporations, et des acteurs inconnus orchestrent ces flux d’informations pour façonner l’opinion publique, pour influencer les décisions, pour mener des guerres silencieuses pour la domination des esprits.
Dans ce monde, la réalité est une toile malléable, et les esprits humains sont les pinceaux avec lesquels on peint une nouvelle réalité, une réalité dictée non pas par des faits, mais par des flux de vidéos envoûtants et ininterrompus. La guerre pour les cœurs et les esprits est menée non pas avec des armes, mais avec des algorithmes, dans le champ de bataille invisible de l’esprit humain.
Les moutons de panurge, vous vous souvenez ?
Dans un monde numérisé, sous le règne hypnotique de TikTok, une nouvelle allégorie se dessine, rappelant étrangement les moutons de Panurge de Rabelais. Comme dans cette histoire ancienne, où un mouton suivait l’autre dans un acte d’imitation aveugle, menant à leur perte collective, les utilisateurs de TikTok se trouvent entraînés dans un tourbillon numérique, perdant peu à peu leur capacité à penser et agir indépendamment.
Imaginez un monde où les écrans deviennent les bergers de l’esprit moderne. Chaque glissement de doigt, chaque vidéo consommée, est un pas de plus dans une marche collective, hypnotisée, vers un précipice invisible. Les utilisateurs, envoûtés par le scintillement de leurs écrans, se laissent guider par un algorithme invisible, comme les moutons de Panurge suivant aveuglément leur leader dans la mer.
Cette mer numérique est impitoyable et profonde, remplie de courants de désinformation et d’îles de fausses réalités. Les utilisateurs, flottant dans cette mer, perdent leur sens de l’orientation, ne distinguant plus le réel de l’irréel, le vrai du faux. Ils deviennent les acteurs involontaires d’une tragédie moderne, où la pensée individuelle est submergée par le raz-de-marée du contenu numérique.
Dans cette narration dramatisée, TikTok n’est pas seulement une application; c’est une métaphore d’une société où l’autonomie est sacrifiée sur l’autel de l’imitation et de la conformité. Comme les moutons de Panurge, les utilisateurs de TikTok se retrouvent piégés dans un cycle de suivisme, perdant leur capacité à questionner, à réfléchir, et finalement, à agir en tant qu’individus libres.
Cette histoire moderne, tout comme celle de Rabelais, nous met en garde contre les dangers du conformisme et de la perte de l’esprit critique. Elle nous rappelle la nécessité impérieuse de préserver notre autonomie dans un monde où les vagues numériques menacent de submerger notre individualité.