Le message de l’auteur, Charlie Warzel, dans son texte “Je suis à court de moyens pour expliquer à quel point c’est grave” exprime une profonde inquiétude face à la dissociation d’une partie significative de la population américaine avec la réalité.
Merci à France Inter d’avoir signalé cet article décapant
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Et maintenant un petit storytelling (comique) ?
Putain les gars, vous allez pas me croire… J’ai fait un rêve, mais pas un rêve à la con, non, un cauchemar de dingue, un truc à te retourner l’estomac en trois tours ! J’étais plus en 68, fini les pavés qu’on balance aux flics, les slogans qu’on crache à pleins poumons en remontant les rues du Quartier Latin, les guibolles prêtes à cavaler. Non, là, j’étais projeté direct en 2024 ! Ouais, 2024, tu captes l’horreur ? Une époque toute pourrie, où la vérité, elle a pris la tangente ! Plus un pet de vrai là-dedans, rien, juste des mensonges qui se baladent comme des mouches autour d’une charogne. J’t’en foutrais des mouches !
Je me retrouve là-bas, paumé comme un gosse qui a perdu sa daronne dans un supermarché, et qu’est-ce que je vois ? Des gars, plantés comme des arbres morts, scotchés devant leurs écrans, à mater des conneries grosses comme une baraque. Genre : “L’ouragan, il est fabriqué par le gouvernement, c’est sûr, c’est pour nous dézinguer, nous, les braves gens !” Et les mecs, ils gobent ça tranquille, sans moufter, comme si c’était la messe. Le pire, c’est qu’ils pigent même pas le foutage de gueule ! Ils ont les yeux ronds comme des gosses devant une vitrine à Noël. Et ça, c’est juste l’apéro, tu vois ?
Je déambule dans ce monde pourri jusqu’à la moelle, et tout ce que j’entends, c’est des conneries à la chaîne. Mais attention, c’est pas de la connerie riquiqui, nan ! C’est du calibre XXL ! T’as des crétins qui te sortent que la Terre, elle est plate comme un vieux pneu crevé, que les toubibs, c’est des marionnettes achetées pour nous entuber, et que ceux qui te causent du réchauffement climatique ? Des vendus, des guignols, des faux ! Et moi, là, au milieu de ce foutoir, j’me dis : « Mais bordel, ils sont devenus cinglés ou quoi ?! »
Les gens, ils vivent plus dans la rue, y’a plus de troquets où tu bois ton pinard en causant du dernier casse-croûte. Non. Ils sont coincés comme des rats dans une cage virtuelle, une toile géante qu’ils appellent « Internet ». Un vrai piège à cons, tu captes ? Un machin qui t’aspire le cerveau jusqu’à ce qu’il soit plus bon qu’à pisser du vent. Et là-dedans, t’as plus de vérité. Que dalle ! Juste des conneries qui circulent comme des billets de monopoly. T’as un mec qui lâche une connerie le lundi, et le mardi, tout le monde y croit, c’est la Bible ! Tu crois que c’est des conneries ? Eh ben, là-bas, c’est la norme !
Et là, le plus beau, c’est quand j’vois des types, des scientifiques, des journalistes, tu vois, des gars qui essaient de dire la vérité, qui essaient de remettre les choses à l’endroit. Eh ben, on les allume, mon pote ! Comme des loubards dans une embrouille de banlieue ! On les menace de mort, rien que ça, juste parce qu’ils disent que non, l’ouragan, il vient pas d’un labo secret, mais de la nature qui pète un câble. Mais ça, les gars, ils veulent pas l’entendre. C’est trop vrai pour eux, ça fait trop mal au cerveau.
Moi, je traîne mes guibolles dans ce bordel, et je me demande : “C’est quoi ce monde de tarés ?” J’crois que je deviens dingue aussi, à force. Mais attends, c’est pas fini ! Le pire, c’est quand je pige que les mecs, ils en ont plus rien à carrer de la vérité. Mais plus rien ! Ce qu’ils veulent, c’est des histoires qui leur font frissonner, tu vois ? Des trucs à la con qui leur donnent l’impression qu’ils sont dans un putain de film d’action. La vérité, c’est devenu ringard, un vieux truc poussiéreux pour les darons, pour les mecs qui ont plus de blé dans la tête que de rêves. Les faits ? Pff, balec ! Ce qui compte, c’est l’émotion, la petite montée d’adrénaline, c’est ça qui fait bander tout ce beau monde.
Et moi, là, je capte… C’est une guerre, mais une guerre sans baston, sans pavés, juste avec des mots. C’est une guerre contre la vérité, tu piges ? Et on la perd, cette guerre. Parce que les mecs, ils préfèrent vivre dans leurs illusions à deux balles plutôt que d’affronter la réalité. Et mec, la réalité, elle est bien crade. Le monde, il s’effondre, les ouragans, ils se succèdent, les gens crèvent, mais ça, non, ils s’en foutent ! Ils préfèrent croire que tout est un complot, un piège monté par des savants fous et des politiciens planqués dans leurs piaules.
Et moi, dans ce cauchemar, j’ai envie de gueuler, de leur dire : “Mais réveillez-vous bordel, ouvrez les yeux !” Mais personne m’entend. Ils sont trop occupés à scroller leurs écrans, à se gaver de mensonges comme des toxicos qui s’enfilent leur dose. Des toxicos du fake !
Puis là, bam, je me réveille, en sueur, la tronche en vrac. Retour en 68. J’entends encore les pavés qu’on balance, je sens la flotte qui nous tombe dessus, les flics qui nous courent après. Et tu sais quoi ? Ça m’a jamais fait autant plaisir de voir un pavé sous mes godasses. Parce que là, au moins, y’a du vrai. Du foutu vrai, tu vois ?