La France, selon la direction indiquée par Emmanuel Macron, aspire à devenir un leader dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Dans cette quête, un investissement substantiel de près de 500 millions d’euros est prévu, signalant un engagement fort vers l’innovation technologique. Dans la chronique “1 planète, des solutions” de NOWU, partenaire de franceinfo, l’accent est mis sur les opportunités et les impacts environnementaux de l’IA, un sujet d’actualité brûlant.
L’impact de l’IA sur la décarbonation de nos modes de vie est un sujet complexe. Des études de PwC et Microsoft, ainsi que du Boston Consulting Group (BCG), suggèrent une réduction potentielle des émissions mondiales de CO2, estimée entre 4 % et 10 % d’ici 2030 grâce à l’IA. Cependant, la validité scientifique de ces prévisions est incertaine en raison de méthodologies peu claires. Malgré cela, l’utilisation pratique de l’IA dans divers secteurs offre un aperçu de son potentiel.
En agriculture, l’IA aide à réduire l’usage de pesticides. Des machines dotées de caméras et formées à identifier les mauvaises herbes permettent une pulvérisation ciblée, minimisant ainsi l’impact environnemental. Dans le secteur de l’énergie, RTE (Réseau de Transport d’Électricité) emploie l’IA pour optimiser la gestion des flux électriques, facilitant l’intégration d’énergies renouvelables et soutenant ainsi la transition énergétique.
Cependant, l’IA a aussi une empreinte carbone notable. La fabrication de matériel informatique nécessaire au traitement des données est une source importante d’émissions. De plus, l’IA est énergivore : son entraînement nécessite d’énormes quantités de données, conduisant à une consommation élevée d’énergie. À titre d’exemple, l’entraînement de GPT-3 a généré 552 tonnes de CO2, l’équivalent de 205 vols aller-retour Paris-New York. En outre, les data centers, essentiels à l’IA, utilisent d’importantes quantités d’eau pour le refroidissement, soulevant des préoccupations environnementales, surtout dans des contextes de sécheresse.
Face à ces défis, des initiatives visant à alléger l’empreinte carbone de l’IA sont en cours. Le secteur cherche à développer des modèles d’IA plus légers et à expérimenter des systèmes de refroidissement plus durables. Microsoft, par exemple, a innové en immergeant un data center dans la mer du Nord, où il est refroidi par l’eau froide environnante.
Ainsi, alors que la France s’efforce de devenir un pionnier dans l’IA, l’équilibre entre les avancées technologiques et la préservation de l’environnement reste un défi clé. Cet investissement dans l’IA ouvre la voie à des solutions innovantes mais soulève également des questions importantes sur la durabilité et l’impact environnemental de ces technologies.
—